De nombreux essais en thérapie génique sont en cours et certains ont déjà été approuvés pour des maladies autres que l’hémophilie A ou B. Pour chaque thérapie, le rapport bénéfices-risques est évalué de manière autonome et, si un essai clinique en particulier se révèle concluant, alors ce dernier peut révolutionner l’approche traditionnelle de la prise en charge des maladies génétiques. Prenons un exemple…
Actuellement testée sur divers troubles, y compris l’hémophilie A et l’hémophilie B, cette méthode vise à introduire un gène fonctionnel destiné à permettre à l’organisme de produire la protéine dont il a besoin.
Le processus de transfert de gènes commence lorsqu’une copie fonctionnelle d’un gène muté est créée en laboratoire. Le gène fonctionnel est développé pour contenir les instructions de production d’une protéine nécessaire.
Le gène fonctionnel doit maintenant être introduit dans l’organisme. Pour protéger le gène et l’aider à s’introduire dans l’organisme, un véhicule de transport est créé à partir d’une enveloppe virale.
Cette enveloppe virale est conçue de façon à être dépourvue de tout gène viral à l’intérieur. Une fois le gène fonctionnel inséré dans le véhicule de transport, on appelle la combinaison des deux un vecteur thérapeutique.
Les virus utilisés dans le transfert de gènes comprennent les adénovirus, les virus adéno-associés (AAV) et les lentivirus. Pour certaines thérapies géniques basées sur les AAV, les patients intéressés pourront avoir à réaliser un simple test sanguin pour déterminer leur éligibilité. Les analyses permettront d’identifier la présence d’anticorps AAV, susceptibles de réduire l’efficacité du traitement.
Des études en cours évaluent également la réponse immunitaire de l’organisme à la thérapie génique.
Le vecteur thérapeutique est conçu pour diriger le gène fonctionnel vers un tissu déterminé. Pour l’hémophilie A et B, le foie est ciblé parce qu’il est le site principal de production des protéines nécessaires à la coagulation du sang. Dans d’autres cas, comme pour la maladie de Huntington, le cerveau est l’organe ciblé.
En plus du gène fonctionnel, un morceau d’ADN supplémentaire est placé à l’intérieur de l’AAV afin de permettre la production de la protéine dans les cellules ciblées uniquement. La recherche essaie de comprendre dans quelle mesure l’AAV peut transmettre le gène fonctionnel aux autres tissus de l’organisme.
Une fois introduit dans le corps, le nouveau gène est conçu pour fonctionner à la place du gène qui ne fonctionne pas correctement. En cas de succès, ce nouveau gène a pour objectif de fournir des instructions pour que l’organisme produise la protéine dont il a besoin. Dans le cas de l’hémophilie, le foie est ciblé pour produire les protéines.
Le nouveau gène fonctionnel entre dans le noyau des cellules ciblées. Là, on s’attend généralement à ce qu’il réside sous la forme d’un épisome, c’est-à-dire un morceau circulaire d’ADN, à l’extérieur des chromosomes. Le transfert de gènes ne consistant pas à remplacer ni à modifier le gène existant, le gène muté reste transmissible aux générations futures. Dans certains cas, le gène s’intègre directement à l’ADN existant. Des recherches sont en cours pour mieux comprendre le taux et l’impact de cette intégration.
Pour optimiser la réponse à la thérapie génique et veiller à la sécurité du traitement, il est important de garder le contact avec l’équipe soignante.
Des essais cliniques tentent de comprendre l’impact de la thérapie génique sur le corps humain. Veuillez lire la section «QUELS SONT LES RISQUES ÉVENTUELS DE LA THÉRAPIE GÉNIQUE?».